Gyslaine Samson-Saulnier | Ordre des administrateurs agréés du Québec

Portraits d’Adm.A.

Gyslaine Samson-Saulnier

F.Adm.A.

Chargée de cours | École de santé publique de l’Université de Montréal

Publié le : 15 mai 2017

Après une carrière bien remplie de professionnelle de la santé et de la gestion, Gyslaine Samson-Saulnier est chargée de cours à l'Université de Montréal et honore des mandats de consultation et de formation au Québec et en France. Elle est membre de l’Ordre des Adm.A. depuis 1998.

Vous avez commencé comme professionnelle de la santé. Quand et comment avez-vous eu la piqûre de la gestion ? Est-ce au travers de l’évolution de l’Hôpital Marie-Enfant ?

J’ai pratiqué comme physiothérapeute un peu plus de 15 ans, à l’Hôpital Marie-Enfant, en participant activement aux différentes instances professionnelles alors en place dans l’établissement. Parallèlement, il y a eu le développement, à titre de présidente fondatrice, d’une des premières garderies en milieu de travail : La Garderie au Pays des Schtroumpfs. Puis, c’est par l’opportunité d’un mandat intérimaire de création d’une équipe interdisciplinaire de réadaptation en milieu scolaire, accueillant des jeunes présentant un handicap physique, que l’intérêt pour la gestion s’est dessiné.

Un an plus tard, la décision d’accepter la responsabilité de cette nouvelle équipe interdisciplinaire, d’une quarantaine de personnes, située sur 3 sites jeta les bases d’une nouvelle carrière en gestion. Cette décision a été assortie d’une démarche visant à acquérir des connaissances en gestion et à développer des capacités dans le domaine. J’ai donc complété une Maîtrise en administration des services de santé à l’Université de Montréal. J’ai joint le Collège canadien des administrateurs en santé et obtenu ma certification.

Différentes expériences se sont succédé comme cadre intermédiaire, cadre supérieure, directrice générale d’établissements (CLSC, centres d’hébergement), PDG d’une agence régionale, puis conseillère-cadre au Ministère de Santé et Services sociaux.

Les pratiques de gestion des établissements de santé ont-elles beaucoup changé depuis le début de votre carrière ?

J’ai observé une grande évolution dans les pratiques de gestion, notamment :

  • Dans l’organisation des services où l’on favorise la prise en compte des besoins globaux et la participation des usagers, la continuité des services, entre autres par des structures organisationnelles telle la gestion par programme qui facilite les collaborations interprofessionnelles, des partenariats accrus et formalisés (organismes publics, communautaires, privés)
  • Dans la philosophie de gestion où l’on préconise une plus grande implication des acteurs, notamment par des mécanismes de participation, de communication, etc.
  • Dans le développement d’une culture de performance et d’évaluation où l’on incite à une imputabilité à tous les niveaux de l’organisation, par des suivis rigoureux, des tableaux de bord, des redditions de compte, etc.

La gestion d’un établissement ou réseau de santé demande-t-elle des aptitudes et/ou qualités spécifiques ? Est-il préférable, voire nécessaire, d’avoir un bagage de professionnel de la santé ?

L’ensemble des défis actuels dans notre Réseau de santé et des Services sociaux exigent que les gestionnaires développent des compétences dans plusieurs sphères d’activités telles :

  • Une vision stratégique qui prend en compte l’environnement de l’organisation
  • L’humanisation des soins et des services
  • Le recours aux meilleures pratiques
  • La mobilisation des personnes impliquant un leadership
  • La gestion des processus et le suivi des résultats
  • Une gestion du changement qui favorise l’anticipation, la planification, l’accompagnement et le suivi du changement
  • Le développement de partenariats, solides et efficaces

Cette performance « managériale » exige que chaque cadre acquière les connaissances et les apprentissages favorisant le développement de ses compétences, et ce, de façon continue. L’essentiel n’est pas tant la formation initiale en santé, mais la nécessité de bien s’entourer.

S’entourer de personnes fortes qui, chacune dans leur domaine, ont plus de force que le dirigeant lui-même, parce que sinon, on fait les choses à leur place. Quand on a le privilège d’être bien entourée, on peut laisser les gens prendre beaucoup d’initiatives.

Le développement de « Réseaux professionnels » constitue également des sources importantes de soutien professionnel, par le partage d’expériences. Enfin, la participation à des associations et ordres professionnels favorise le réseautage et contribue à la mise à jour des connaissances professionnelles. Un autre enjeu est celui de la gouvernance des organisations publiques, communautaires et privées, faisant en sorte que ces organisations soient à la fois créatrices de valeurs et qu’elles assument leurs responsabilités de « fiduciaires », avec rigueur.

Et que dire de l’éthique qui prendra une grande place dans l’avenir. « Quoi faire pour bien faire », quand des valeurs se confrontent, quand les lois, les règles ne suffisent pas à prendre une décision éclairée... La réflexion éthique, basée sur l’analyse de scénarios et la convergence de valeurs devient une stratégie gagnante pour tous.

Suite à vos fonctions de directrice générale et de PDG de différents réseaux de la santé, vous avez occupé un poste de conseillère-cadre au Ministère de la Santé et des Services sociaux. Quels types de mandat vous confiait-on ?

Ce passage au Ministère s’est inscrit dans la foulée de la transformation importante que vivait le Réseau en 2002 et a été la source de mandats fort stimulants. À titre d’exemple, en compagnie d’une collègue, je parcourais les régions du Québec afin de rencontrer les membres des conseils d’administration et les directions d’établissement et échanger sur la mise en place des réseaux locaux de services et la transformation alors en cours. Je pilotais le « monitorage » de l’évolution des services de 1ère ligne afin de nous assurer que la transformation allait dans le sens souhaité. Je participais de plus au Comité ministériel d’évaluation de cette transformation.

J’ai également accepté un mandat, avec le vérificateur interne du Ministère, pour développer une approche et des outils visant l’auto-évaluation des agences régionales, basés sur les principes de saine gestion. Ce mandat m’a amenée à recevoir la reconnaissance de Fellow de l’Ordre des Administrateurs agréés.

Depuis 10 ans, je poursuis des mandats au sein du Réseau de la Santé et des Services sociaux québécois, notamment en matière de démarche éthique, d’accompagnement stratégique, de fonctionnement optimal d’une équipe, de développement de trajectoires de services, de gestion du changement. Je fais également de la formation et de l’accompagnement de structures sanitaires et médico-sociales en France. Une belle opportunité de parcourir ce magnifique pays de nos ancêtres.

Vous êtes chargée de cours pour l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Qu’enseignez-vous en particulier ? Quel est le profil de vos étudiants ?

À l’Université de Montréal, à titre de chargée de cours au Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé de l’École de Santé publique, j’enseigne « La gestion des ressources humaines » depuis maintenant près de 3 ans. Les étudiants proviennent de différents horizons, dont plusieurs sont en poste dans le réseau de la santé et des services sociaux, soit comme professionnels, cliniciens ou administratifs, ou encore, comme cadres récemment nommés. Une belle relève de gestionnaires en vue, qui apporteront, avec leurs connaissances, leurs expériences et les caractéristiques de leur génération, une contribution à l’évolution de notre Réseau dont les défis sont grands.

Quelle autre profession (ou métier) auriez-vous pu, ou voulu, faire ? Votre rêve d’enfant ?

Au moment de choisir une profession, j’étais attirée par la médecine. Mais voilà…C’était avant l’arrivée des CEGEP et l’admission à une faculté de médecine exigeait un cours « classique » alors que j’avais été orientée vers un cours en sciences mathématiques. J’ai voulu garder le cap sur un travail en milieu de la santé. Étant alors une grande fervente de hockey, j’ai été attirée par le travail du physiothérapeute soignant de l’équipe du Canadien, nommé Bill Head et je suis allée le rencontrer dans ses locaux du Forum de Montréal. Ce physiothérapeute m’a reçue avec beaucoup de générosité. Ce fut une rencontre déterminante ; mon choix était fait. Je fus donc inscrite à l’École de Réadaptation de l’Université de Montréal, option Physiothérapie, au sein de la faculté de Médecine.

Outre les activités qui ont bien rempli ma carrière professionnelle, j’ai retiré de belles satisfactions des expériences que j’ai vécues au sein des conseils d’administration, tant au sein d’organismes des secteurs communautaire, économique, éducatif. J’ai vraiment toujours eu le sentiment qu’en faisant de la gestion, les premières personnes que j’aidais, c’étaient les patients, les usagers, les résidents, les étudiants.

7. Vous êtes Fellow Adm.A. et êtes membre de l’Ordre depuis 1998. Quel est, pour vous, l’importance d’un titre professionnel en gestion ?

Le titre professionnel accorde une reconnaissance officielle et donne une crédibilité au professionnel qui détient ce titre, par les normes de pratique qui y sont associées, par les nombreuses stratégies de soutien à l’accompagnement et au développement mis à la disposition du professionnel, par les mécanismes rigoureux de vérification, traitement des plaintes, de promotion de la qualité et de l’excellence.

J’ai d’ailleurs eu l’opportunité de siéger au sein de l’Office des Professions du Québec au cours des dernières années.

EN RAFALE

  • Un plat "comfort food"
    Un repas de pâtes est toujours un passe-partout. Avec une sauce rosée piquante, c’est un délice. Mais j’apprécie également les fruits de mer, les potages, les légumes de toutes sortes, bref, une grande variété de mets. Au moment de répondre à ces questions, je suis en France. Un pur bonheur de dégustations.
  • Un édifice historique que vous aimez particulièrement ?
    Le patrimoine fait partie de mes passions. Mon conjoint et moi sommes d’ailleurs copropriétaires d’une maison ancestrale de 1772 et je participe à l’évolution d’Associations impliquées dans le patrimoine québécois. Au Québec : Le Vieux-Montréal, le Vieux-Québec, avec leurs beaux immeubles en pierre rénovés mais qui ont gardé leur charme d’antan, le Château Frontenac, qui surplombe le St-Laurent avec une vue magnifique. En France : le Château d’Angers, de la série des Châteaux de Loire avec son architecture imposante.
  • Un objet de la vie courante que vous trouvez beau en raison de son design ou de son objectif ?
    J’ai un attrait particulier pour les foyers par leur beauté, qu’ils soient en fonte ou intégrés dans un aménagement mural, avec ou sans poutre, mais également par leur utilité quant à la chaleur et le calme qu’ils procurent.
  • Un édifice historique que vous aimez particulièrement ?
    Le film « Les uns et les autres » de Claude Lelouch. Ce film qui met en relation des personnages de générations différentes avec humanité et une touche de tolérance et d’amour, présentait une reconstitution historique, une bande sonore et des chorégraphies qui font que j’aurais certes plaisir à le revoir.
  • Dernière ville visitée qui vous a charmé
    Bordeaux, en France. Par la revitalisation qu’on a faite des vieux quais le long de la Garonne pour en faire un lieu familial de promenade et de pause, par son tramway qui se confond dans le magnifique décor des édifices patrimoniaux, par la qualité de vie qu’on y retrouve, par l’accueil chaleureux des gens qu’on y rencontre.
  • Le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
    D'abord, un conseil de mon père : Tout ce qui mérite d’être fait…mérite d’être bien fait. De mes 2 parents, j’ai obtenu le plus bel héritage : la possibilité d’acquérir un diplôme universitaire, dans un contexte de conditions familiales très modestes. Un bel exemple de générosité. Puis, un conseil de la directrice de l’École de réadaptation qui me rencontre après avoir eu trois malaises en présence de patients, lors de mes premiers stages et qui me dit : "soit vous arrêtez…soit vous continuez en pensant aux bienfaits que vous apporterez à ces personnes qui retrouveront de l’autonomie. Vous choisissez". Je venais de trouver le sens de ce que j’allais faire !
  • Et pour être heureux ...
    J’ai retenu d’une personne sage, une dame âgée de 92 ans, que pour être heureux, il fallait 3 choses : quelqu’un à aimer, quelque chose à faire et des rêves à réaliser. Je garde la passion de ce que je fais et la joie de vivre pour la cultiver. Je suis choyée et cela m’incite à continuer de partager, tout autour de moi, dans ma vie personnelle et professionnelle.

 

MAJ: Gyslaine Samson-Saulnier est présentement Consultante-Formatrice chez GSS Conseil (2017)

Les informations contenues dans ce portrait sont exactes à la date de publication, soit en novembre 2016.

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