Édito de la DG | Novembre 2021
Publié le : 01 novembre 2021
Une question d'approche, dans la vie comme au travail
Dans quelques heures débutera le congrès de l’Ordre avec, comme thème principal, la communication. Le thème m’interpelle bien sûr et je ne peux m’empêcher de faire des liens avec ce qui se passe autour de moi.
Actuellement, ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Gabriel / Ward est de nouveau d’actualité. Chacun a son opinion sur le fond, mais sur la forme, je crois que l’on peut tous s’entendre qu’il s’agit d’un dossier où tout est en nuance. Pas de noir, pas de blanc, juste du gris. Dans ces cas-là, comme dans la vie, la discussion tourne souvent autour de Et si on avait procédé autrement ?
Ainsi, dans cette histoire et comme le suggérait un chroniqueur, que serait-il arrivé si, au lieu de déposer une plainte, les proches de M. Gabriel avaient d’abord contacté M. Ward ? M. Ward aurait-il pris le temps d’écouter, voire de retirer sa blague ? Je sais, cela fait beaucoup de et si et, comme à chaque fois que l’on tente de refaire une histoire, on ne saura jamais ce qui aurait pu réellement se passer. Une chose me semble sûre. Lorsque, dès le départ, on antagonise un sujet, une discussion, un projet, les deux parties en ressortent perdantes, voire meurtries. D’ailleurs, les deux parties de cette histoire racontent avoir vécu des années extrêmement difficiles.
Au travail, la façon dont nous approchons les choses, notre amorce de dialogue, de communication me semble fondamentale pour la suite des choses et la réussite d’un projet. Ainsi, dans une autre vie, j’étais responsable des dossiers d’un comité. Un des membres du comité réagissait toujours fortement (et donc pour moi négativement) à mes présentations. Ce qui influençait les autres membres du comité. Pour tout dire, je ressortais du comité pratiquement en pleurs à chaque fois. Pourtant, la majorité du temps, le dossier était accepté avec l’appui de la personne en question, mais après des heures de discussion.
Au fil du temps, j’ai appris à connaitre cette personne, et même à l’apprécier. J’ai surtout réalisé qu’elle amorçait toutes ses discussions avec une approche de confrontation. J’ai donc modifié la mienne. Lorsque je présentais un dossier, dès qu’elle avait terminé sa première intervention (donc négative pour tous les participants), je lui demandais si elle était à priori pour ou contre le projet. Généralement, et souvent à la surprise de tous, elle se déclarait favorable, voire enthousiaste. Et la discussion qui s’en suivait devenait positive, agréable.
On peut extrapoler cela au fonctionnement des comités et des conseils d’administration. Chaque comité a sa propre culture, entre autres quant à l’approche d’un dossier qui lui est présenté. Certaines personnes (et donc certains comités) veulent absolument construire dans le conflit et donc le crée. D’autres se nourrissent de méfiance et donc veulent des procès. D’autres préfèrent parler de ce qui n’est pas fait au lieu de ce qui est fait. D’autres se nourrissent de dialogues corrosifs ou encore de procédures légales. Évidemment, le but n’est pas que tous voient les choses de la même façon. C’est impossible, voire néfaste ; cela diminuerait l’émulation qui ressort quand on argumente un peu et qu’on travaille tous ensemble à trouver une solution ou encore faire avancer un projet.
Heureusement, sans être une experte sur le sujet et me basant sur ma propre expérience, on parle d'une minorité, mais qui prend malheureusement beaucoup de place.
Ce qui me ramène à l’aspect primordial qu’est la communication et le et si. Et si on apprenait, dès le départ, à mieux communiquer nos intentions, nos positions, et à mieux écouter ce que la personne devant nous essaie de nous dire ?
Francine Sabourin, Adm.A.
Directrice générale