Assurer une gestion saine et optimale
des ressources financières
Publié le : 30 janvier 2019
Innovation, flexibilité et réactivité
Gérer le budget et les ressources financières : c’est le nerf de la guerre pour toute organisation. Lorsque l’on tient les cordons de la bourse d’une entreprise, on fait face à de lourdes responsabilités. Deux gestionnaires expérimentés livrent leur vision des choses et leurs conseils.
Établir un plan et préparer un budget constituent les premières tâches à effectuer. Elles sont suivies de l’allocation de ressources aux différents postes budgétaires, puis du suivi en tant que tel. « On doit aussi contrôler la rentabilité avec des tableaux de bord qui couvrent aussi bien les indicateurs financiers que non financiers », indique Daniel Vado, MBA, contrôleur de gestion de projets d'envergure chez SYSTRA Canada. Assurer la solvabilité de l’entreprise et maintenir les liquidités nécessaires pour la poursuite de ses activités sont les autres actions clés à poser.
« Il faut aussi établir un diagnostic global, gérer les opérations financières, analyser la situation financière et fiscale, puis élaborer des stratégies qui permettront d’atteindre les objectifs de rentabilité et de développer les affaires, tout en garantissant la transparence et l’intégrité », ajoute M. Vado.
Pour sa part, Yamina Sidane, B.Adm., DESS en finances, consultante en financement innovant qui a occupé des postes de direction en administration et finances dans des entreprises en Afrique du Nord, estime que l’on peut répartir l’ensemble de ces tâches en trois grandes catégories. « On retrouve le volet stratégique, le volet opérationnel et le volet de développement. Chacun d’entre eux correspond à des actions précises dont la finalité est différente », indique-t-elle.
Une réflexion stratégique, systémique et transversale de l’entreprise par l'entremise de l’analyse de données est indispensable à quiconque veut relever les nombreux défis reliés à la gestion financière d’une organisation. À cela, il faut ajouter un sens aigu des affaires, au minimum une bonne compréhension du modèle économique de l’entreprise, et la capacité à gérer les risques, mentionne Daniel Vado. « De plus en plus, le gestionnaire financier est amené à participer à toutes les décisions importantes au sein des entreprises. La fonction financière a beaucoup évolué, elle est devenue une partie prenante et c’est un acteur de poids au sein de l’organisation, en particulier dans des contextes d’internationalisation et de transformation numérique. Les maîtres mots sont : innovation, flexibilité et réactivité », dit-il.
Yamina Sidane souligne pour sa part la nécessité de fonctionner en étant orienté vers les solutions, mais aussi de faire preuve de polyvalence pour s’adapter aux différentes situations. Elle insiste aussi sur un élément de savoir-être important. « Un gestionnaire financier ne travaille pas uniquement avec des chiffriers. Il est aussi en relation avec tous les départements à l’interne et plusieurs acteurs à l’externe, sans parler de ses propres collaborateurs. Au bout du compte, il doit savoir communiquer, orienter, interpréter, conseiller, donner un cap », dit-elle. Dans ce contexte, le leadership est donc de mise, de même que de grandes habiletés de communicateur.
Un actif est un actif!
De l’avis de Daniel Vado, un actif est un actif, que l’on soit originaire du Québec ou d’ailleurs! Par conséquent, un gestionnaire financier venu d’ailleurs est parfaitement en mesure de s’adapter au contexte organisationnel d’ici. En plus de la dimension culturelle, l’apport d’autres techniques ou façons de faire peuvent s’avérer de véritables atouts pour l’organisation.
De son côté, Yamina Sidane fait remarquer qu’un immigrant possède par définition une grande adaptabilité et de la polyvalence, du fait même qu’il a changé de vie et de pays. « Ces aptitudes personnelles ne s’apprennent pas sur les bancs d’école, mais sur le terrain. Et c’est assurément une plus-value pour une entreprise », fait-elle valoir.
Propos recueillis par Emmanuelle Gril, journaliste